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Le néon comme structure dans « Macbetth Underworld »
Pascal Duspain est compositeur, Thomas Jolly metteur en scène. Fin 2019, ils proposent leur version gothique de Macbeth. Le décorateur Bruno de Lavenère s’inspire de tableaux romantiques… mais pas que ! Des néons viennent souligner une structure verticale arpentée par les comédiens grâce à des escaliers. Une fois éteints, les contours semblent disparaître. L’absence de lumière a rendu visible l’invisible : la perdition de celui qui vient de commettre un crime. Les néons accentuent la symbolique puissante du duel entre les parts d’ombre et de lumière inhérentes à l’homme, sujet central de la pièce.
Le néon comme mouvement dans « 1993 »
En 2018, Julien Gosselin met un scène « 1993 », un texte d’Aurélien Bellanger. C’est l’année des derniers travaux avant l’ouverture du tunnel sous la Manche. Une utopie concrète est en train de prendre forme : l’Europe. Questionnant le désir de cet héritage, la pièce interroge cette nouvelle génération d’européens. Les néons introduisent un nouveau rythme effréné, celui des nouvelles technologies, qui assujettit les corps et les vies. L’effet est brutal. Il faut pourtant l’affronter, soutenir le regard (et avoir le cœur bien accroché) !
Le néon comme objet dans « Je nous promets »
Dans le cadre du projet d’éducation artistique « Adolescence et territoire » de l’Odéon-Théâtre de l’Europe, la comédienne et metteure en scène Clémentine Baert a mené en 2018 un travail sur l’engagement : celui de la société, celui qu’on porte pour soi-même, celui qu’on porte pour les autres. Ici, le néon devient objet. Tenu fermement dans la paume de la main, il met en lumière la voix et le corps de celui qui le porte, éclairant le discours d’une jeunesse que la société n’entend pas. Il devient un message d’espoir, une lueur dans la nuit.
Clémence Drack